Les différentes huiles essentielles de romarin : pour quoi et comment les utiliser ?
Le romarin (Rosmarinus officinalis L.), de la famille des Lamiacées, compte plus de 150 variétés. Arbrisseau sauvage, il est très répandu dans tout le bassin méditerranéen. Le romarin possède des feuilles sessiles, persistantes, opposées, linéaires et coriaces, enroulées sur les bords, chagrinées à la face supérieure, tomenteuses à la face inférieure. Les fleurs, bleu pâle ou lilas clair maculées de taches violettes, sont groupées en inflorescences spiciformes. Il affectionne les sols arides et ensoleillés du maquis et des garrigues méditerranéennes.
Le romarin occupe une place de choix en tant qu’aromate culinaire, d’essence de parfumerie, mais aussi pour ses vertus thérapeutiques reconnues depuis plusieurs millénaires. L’huile essentielle de romarin est obtenue par entraînement à la vapeur d’eau des parties aériennes fleuries. La monographie communautaire consacrée à l’huile essentielle retient, sur la seule base de l’ancienneté d’utilisation, les mêmes emplois que pour la feuille.
Néanmoins, plusieurs variétés biochimiques de romarin existent, fonction du biotope (sol, climat, altitude, latitude, etc.) dans lequel il s’épanouit. Cultivée en Corse, l’huile essentielle de romarin sera riche en acétate de bornyle et verbénone, alors que cultivé en Tunisie et au Maroc, il sera principalement composé de 1,8 cinéole. S’il pousse plus au nord, sous un ensoleillement différent (Provence par exemple), ce sera la présence de camphre qui prédominera dans la composition de l’huile essentielle de romarin (bien que les autres huiles essentielles de romarin en possède aussi, mais en de moindre proportion).
L’huile essentielle de romarin à cinéole
L’huile essentielle de romarin à 1,8 cinéole (aussi appelé Rosmarinus officinalis L. cineoliferum) possède des propriétés expectorantes et mucolytiques, anti-infectieuses indiquées en cas de sinusites, otites ou bronchites, tonique circulatoire en cas d’insuffisance veineuse, varices ou d’hémorroïdes, mais aussi tonique hépatique en cas d’insuffisance hépatique ou pour améliorer la tolérance de certaines huiles essentielles utilisées par voir orale. Conseillée à partir de 12 ans et chez l’adulte, cette huile essentielle s’utilise par voie orale ou par voie cutanée pure ou diluée dans une huile végétale, et peut se diffuser dans l’atmosphère généralement associée à d’autres huiles essentielles (utilisation exceptionnelle).
L’huile essentielle de romarin à verbénone
L’huile essentielle de romarin à acétate de bornyle et verbénone (Rosmarinus officinalis L. verbenoniferum) pousse exclusivement en Corse. Excellent tonique hépatique et biliaire, elle est indiquée en cas d’hépatites médicamenteuses ou toxiques, en cas d’insuffisances hépatiques et biliaires, et pour améliorer la tolérance digestive de certaines huiles essentielles. Conseillée à partir de 12 ans et chez l’adulte, elle s’utilise le plus souvent par voie orale, mais peut être diluée dans de l’huile végétale pour une utilisation par voie cutanée. Elle ne se diffuse pas.
L’huile essentielle de romarin à camphre
L’huile essentielle de romarin à camphre (Rosmarinus officinalis L. camphoriferum) possède des propriétés décontracturantes musculaires, mucolytiques, cholérétiques, cholagogues et emménagogues. Elle est indiquée en cas de contracture musculaire, myalgie, crampe, stase circulatoire avec ou sans varices, aménorrhée, dyspepsie. Cette huile essentielle, de par la forte présence de camphre (plus de 30%) peut être neurotoxique et abortive, donc ne devra pas être utilisée chez l’enfant et chez la femme enceinte ou allaitante. A partir de 15 ans, elle s’utilise principalement par voie cutanée, diluée dans une huile végétale et est déconseillée par voie orale et en diffusion atmosphérique.
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